Monsieur Laura

Écriture

Poèmes & textes

Poèmes

Photo
Seule

Assise au bord du lac
Le miroir dans flaque
Des goutelettes qui s'affalent
Sur ma silhouette
Le papier mouillé 
Et le crayon souillé.

Mot par mot on va y arriver
On va finir par tout lâcher 
Tout va bien se passer
On a juste à respirer 
Les larmes sur les joues
La tête sans dessus dessous.

M'en va partir
Pis pas revenir
Laissez moi seule

Laisse toi aller
Tu verras, c'est pas tant compliqué 
T'as juste à mettre le pied en premier
Le reste va suivre et même débouler 
Regarde comme le ciel est bleu
Regarde comme les gens sont heureux.

Maman m'avait déjà dit
Que la fin viendrait à mes pied accroupie
Qu'il fallait pas trop que je la cherche
Car elle allait me trouver plus vite.
​

Dis-moi que t'a-t-elle dit
Le jour où tu es partie
Trouves moi ou j'irai te chercher
Photo
Mention d'honneur

​Non quoi, sérieux? une autre mention d'honneur?
Juste pour me rappeler que j'suis la pire des meilleurs?
Et celui à ma droite? Le meilleur des pires?
Tous gagnants, tous perdants, vous verrez mon empire.

Grandir encore et encore, envahir votre prétention.
Tuer jusqu'au dernier ceux, les papiers à la main.
Vous êtes honnêtes et fiables?
Laissez moi rire bande d'incapable!

À genoux fléchis, les mains priantes vous crierez.
Je veux mon honneur! Je veux mon sauveur!
Seuls dans votre pile de fortune, votre sourire à la une. Hypocrites en plus!? Qui l'eût cru, on n'en a jamais autant vu.

Je vous verrais bien dans mes bottes, sales et crottées.
À manger tard, travailler le soir, même pas de pourboire. Avec un salaire haut de trois pommes, je fais mon possible.
Mais regardez moi bien, j'ai tu tant l'air dans les limbes?

Pourquoi est-ce toujours nous qui encaissons les coups? Si vous en faisiez autant, vous comprendriez, mais ouh!
La, la si nous n'étions pas là où finiriez-vous ?
Sur vos grandes maisons et dans vos luxueux chevaux.

Allez-y maintenant, donnez moi donc cet honneur.
Cette mention sur laquelle je ne suis même pas nommée. Écrit à la va-vite, sur un papier cartonné brun et déjà déchiré.
​Merci, non merci, j'en veux bien, j'en veux rien, allez voir ailleurs.
Photo
L'hiver

On mettait des buts à l'envers
On se couchait dessus
T'en souviens-tu

On marchait l'hiver
Les têtes perdues
Comme deux inconnus

Frivole comme l'air
Les deux pieds d'in airs
C'était l'hiver

La neige qui tombe
Le ciel qui flambe
Celui qui éclaire
Celui qui tombe

Marcher sur les bandelières
Perdre l'équilibre, tomber à travers
Toutes ces couches de braise

Ça brûle et puis ça gèle
Ça tourne et ça énerve
Retiens-moi s'il-te-plait

Je peux sentir l'air frais
Percer mes minces secrets
Me retenir au milieu de la forêt

Maintenant dépourvue
À retourner les buts
Seule, munie de refus

Je ne veux être seule
Un autre hiver,
Une autre galère
Photo
Mon fils

Je sais qu'il se fait tard
Mais j'aimerais te raconter une histoire
Je sais que t'es encore jeune
Mais tu comprendras plus tard

C'est la vie d'un jeune homme
Qui avait pas goût à la vie
C'est pas qu'il avait pas d'amis
C'est juste qu'il se sentait tout petit

Il savait pas trop où ses pas le menaient
Il l'a pas su pendant un bout
Il s'est épuisé de marcher, de s'empifrer
De haine, de peine et de veillées

Au moment où il touchait le fond
Y'a quelqu'un qui lui a fait de la magie
Qui l'a fait sourire, qui l'a fait parlé
Comme de fait, ils se sont mariés

Un mariage et un enfant
Qui aura bientôt 3 ans
Un bonheur éphémère
On peut dire que la mère

Pas si fidèle qu'on le croyait
Désolée de ses gestes imparfaits
À deux doigts de la mort
Main dans la main, en corps

Ça n'a pas été si simple de te garder
De pouvoir continuer à te regarder
Ton père et moi avons beaucoup souffert
Mais maintenant c'est du passé

Mon cher fils, mon étoile
Mon enfant, quoique bien spécial
Pardonne moi tous ces regrets
Toutes ces cascades que je n'éviterai

Ton père perdu dans les nuages
Retrouvera sa route dans ton jeune âge
Nous observera et m'aidera
À m'occuper de toi

Sache que l'on t'aime
Bien plus fort que la mer
Ton coeur m'ensoleillera
Lorsque je n'irai pas

Maintenant dort dort dort
Ne t'inquiète, je veillerai sur toi
Pas un seul de mes yeux se fermera
On t'aime fort, morts, dors
Photo
Avant de se prendre la main

J'ai bien essayé de t'écrire un poème
Je suis restée bloquée au premier mot
Tenter de te décrire comment j'aime
C'est comme flotter sur les grandes eaux

Prisonnière de barrières invisibles
Je me sens prise au piège
Entre une illusion, ne serait-ce qu'un rêve
Et mes réels désirs, imperceptibles

Tu ne pourrais pas comprendre
Je suis perdue sous mon masque
Et pourtant je parais tendre
Si tu savais comme je suis flasque

J'aimerais réussir à m'en remettre
Pour pouvoir continuer ma lettre
Savoir que ce que j'ai vécu
N'est pas la norme absolue

Ce n'est pas que tu me plais pas
C'est juste moi, t'inquiète pas
C'est personnel de me dévoiler
C'est que ce n'est pas un choix éclairé

Je suis consciente que j'ai à marcher
Encore un peu de mon côté
Un pied à la fois je réussirai
À traverser mes peurs et ses contrées

Alors avant de se prendre la main
Promets moi rien, ne dis rien
Juste apprendre à vivre sans regret
Ne sera plus pour moi un énorme secret

Laissons le temps virevolter
Puis, à l'oreille, nous chuchoter
Que le passé n'est pas la seule vérité
Et qu'il existe encore de la bonté

Reprendre goût à de nouvelles choses
À tous ces coeurs abandonnés
Quoi de mieux pour me pardonner
Que de prendre ta main et la poser
Photo
L'automne

La tête à l'envers
J'suis partie dans mon univers
J'ai planté mon drapeau
Dans le sol plein d'eau.

Les mains tremblantes
Les dents qui claquent
Les yeux dans flaque
Le sourire figé dans ton arnaque.

Parti trop tôt
Dit bien trop tard
J'ai fini par comprendre
Qu'il n'y aura pas de retour.

Que je devrai m'y faire pour le restant de mes jours.

C'est tu finis
Parce que moi j'suis finie
Je suis plus capable
De t'attendre seule dans le lit
Si j'ai bien compris, on ne se verra plus de notre vie.

C'est en regardant ma coupe de vin
Sur le comptoir grafigné d'mes ongles
Que je me rend compte
Que mon ombre est bien trop seule.

Faudrait peut-être que je la change
Car ça fait 20 ans que j'ai la même
Elle me suis partout avec ses problèmes
J'suis tannée d'elle-même, de moi-même.

Jsuis défoncée de gauche à droite
La seule qui figure à mon horaire
C'est p'têtre de me tuer d'ici jeudi
Jveux juste partir loin d'ici.

Mais bon je vais faire avec le temps, avec le vent.

C'est tu finis
Parce que moi j'suis finie
Je suis plus capable
De t'attendre seule dans le lit
Si j'ai bien compris, on ne se verra plus de notre vie.

Là c'est l'automne
Y'a les couleurs qui volent
Personne à côté de moi
Pour regarder ce paysage de fumée.
​
Mais d'après moi, cet automne, y'aura pas que des feuilles qui tomberont.
Proudly powered by Weebly
  • Accueil
  • Spectacles
  • Boutique
  • Donation
  • Me contacter
  • Accueil
  • Spectacles
  • Boutique
  • Donation
  • Me contacter